Collections scientifiques et patrimoniales de l'Université Toulouse 3 – Paul Sabatier
Mars 2014
Drosera – Plante carnivore
Les plantes carnivores (exemple de la Drosera)
Une plante est dite « carnivore » si elle est capable d’attirer, de capturer et enfin d’assimiler ses proies au moyen d’enzymes qu’elle sécrète au niveau de ses feuilles.
Les Droseras se rencontrent dans des zones humides de plaine et de montagne dans pratiquement toutes les régions du monde. Mais il s’agit toujours de biotopes souvent très acides et très pauvres en sels minéraux (tourbières, sols sableux, rocheux, savanes humides…). C’est ce manque en azote et en sels minéraux qui a conduit ces plantes à évoluer vers la carnivorité.
On dénombre environ 190 espèces de Drosera dans le monde dont la moitié se trouve dans une région très restreinte du sud-ouest de l’Australie. Les Droseras sont peut-être les plus communes des plantes carnivores françaises, en particulier Drosera rotundifolia, qui est également répandue dans toutes les zones tempérées de l’hémisphère nord. On la trouve, ainsi que Drosera intermedia, Drosera anglica et l’hybride Drosera x obovata, dans de nombreuses tourbières françaises. Ces plantes sont malheureusement menacées par la disparition rapide de leurs habitats.
Ces plantes se caractérisent par la présence de poils glanduleux sur leurs feuilles qui leur permettent de capturer leurs proies (insectes volants principalement). Une fois l’insecte pris au piège, les poils se recourbent doucement sur lui afin de le plaquer sur le limbe de la feuille où se trouvent les glandes qui sécrétent les enzymes. Les insectes ainsi piégés peuvent ensuite être digérés par des enzymes protéolytiques.
Outre les Droseras, il existe sous la dénomination de « plantes carnivores », plus de 600 espèces qui se répartissent en une dizaine de familles (Droseraceae, Sarraceniaceae, Lentibulariaceae, Nepanthaceae…) et 18 genres (Dionaea, Drosera, Sarracenia, Pinguicula, Utricularia, Nepenthes…). Cette classification n’est cependant pas figée, car on continue de découvrir de nos jours de nouvelles espèces en particulier en zone tropicale.
A Toulouse, il existe une importante collection de plantes carnivores, de plus d’une centaine d’espèces, dans les serres du Jardin Botanique de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier (entrée par le Muséum d’Histoire Naturelle).
