Hiver 2019
Barytine
La barytine (BaSO4), ou sulfate de baryum, est un minéral incolore ou blanc. Les nuances de couleur notamment le rose sont dues à la présence d’oxyde de fer, de sulfures ou de matières organiques. Sa densité élevée caractéristique a inspiré son nom (du grec barys : lourd), elle a été décrite en 1800 par Dietrich Karsten, un mathématicien allemand.
Les cristaux de barytine sont généralement tabulaires, plutôt minces (connus sous le terme de barytine crêtée) ou en cristaux prismatiques bien formés. La barytine est soit d’origine hydrothermale (liée à la circulation d’eaux chaudes) et donnera souvent des gisements filoniens, soit d’origine sédimentaire et donnera alors des gisements en imprégnation dans le sédiment ou en couches stratiformes. On l’utilise comme additif dans les boues de forage pour l’industrie pétrolière, comme charge minérale dans divers produits (peinture, papier, verre, plastiques, etc.) mais également comme charge inerte pour les plaquettes de freins et les disques d’embrayage, et pour la fabrication des bétons denses.
L’échantillon présenté provient du gisement de Pessens (Aveyron) situé 8 km à l’Est de Rodez. La zone minéralisée se rencontre au sein de formations argilo-carbonatées d’âge Hettangien (200 Ma environ), située à l’aplomb d’une ride hercynienne (300 Ma).
Quand l’alchimiste italien Vincenzo Cascariolo, en 1630 à Bologne, chauffa de la baryte parmi d’autres minéraux il constata que, sous l’action de la chaleur, elle rayonnait dans l’obscurité. C’est ainsi que fut découverte la luminescence. Ce phénomène lui valut le nom de « boule lumineuse de Bologne ».