







Le grenat almandin appartient à la famille des grenats dont il est le pôle ferrifère (Fe3Al2Si3O12) et forme une série continue avec le pyrope (pôle magnésien) et la spessartine (pôle manganésifère). Il cristallise dans le système cubique.
Le nom de “grenat” a été donné parce que la couleur des premiers cristaux étudiés évoquait celle des grains du fruit du grenadier. La variété “Almandin” dérive de la transformation du nom de la ville d’Alabanda en Asie mineure qui était, dans l’Antiquité, un centre important de taille et de commerce de gemmes. L’almandin est le plus commun de tous les grenats. Il est répandu dans les roches métamorphiques, surtout dans celles provenant du métamorphisme régional de sédiments argileux (gneiss, micaschistes, amphibolites) mais on le rencontre aussi dans les roches magmatiques différenciées comme les leucogranites, les pegmatites, les aplites, et les rhyolites. Sa forte densité (d = 4.25) et sa résistance aux chocs (dureté = 7.5) en fait un des minéraux alluvionnaires les plus courants.
L’almandin de joaillerie provient essentiellement des alluvions du Sri Lanka, des micaschistes de Jaïpur et de l’Etat d’Orissa (Inde), du Viêt-nam, d’Afghanistan, du Brésil, de Zambie, de Madagascar. Les grenats almandins étaient autrefois taillés en cabochon, les pierres trop sombres étant éclaircies en creusant la base du cabochon réalisé, de manière à diminuer le trajet de la lumière dans la gemme. Ils le sont encore aujourd’hui. La taille à facettes est plutôt réservée aux pierres d’un rouge plus vif. Les almandins de forme irrégulière et de qualité médiocre sont polis au tonneau, en boules baroques qui seront soit percées pour être enfilées, soit collées sur de la bijouterie en argent.
En France, la confection de bijoux en grenats, pyropes et surtout almandins provenant du Canigou voisin est une spécialité de Perpignan. L’almandin fut utilisé abondamment en ornementation. On peut admirer, tant au Louvre (galerie d’Apollon) qu’au Muséum national d’histoire naturelle (trésor), des paires de salières, dites de Louis XIV, façonnées au XVIIe siècle en grenat almandin.
L’échantillon présenté provient de l’ancienne mine de cuivre de Salida, Colorado. Cette région est riche en grenats de qualité gemme, notamment ceux de « Ruby Mountain » à composition de spessartine et de couleur rouge (initialement confondus avec des rubis !) trouvés dans les cavités de dégazage d’une rhyolite.