Hiver 2019
Calcite
La calcite est la forme rhomboédrique du carbonate de calcium (CaCO3). Le calcium y est souvent associé à de faible quantité d’autres éléments, Mg, Fe, … Elle présente une grande variété de formes cristallines et se clive souvent facilement pour former des rhomboèdres. Depuis le XVIIe siècle elle a fait l’objet de nombreuses études en raison notamment de sa biréfringence élevée. Les observations des clivages de la calcite (fragments identiques au cristal initial) ont permis à René Just Haüy de créer la notion de molécule intégrante (maille cristalline), ce qui constitue la base de la cristallographie.
C’est un minéral très abondant dans la croûte continentale, principal constituant des calcaires ou leur équivalent métamorphique, les marbres. La morphologie des cristaux est diverse avec plus d’une centaine de formes cristallines différentes, le plus souvent en rhomboèdres aigus ou non, en prismes allongés, en tablettes très aplaties, ou en scalénoèdres.
Ce spécimen, en forme de scalénoèdre, vient de Joplin dans le comté de Jasper dans l’état du Missouri (USA). Joplin est une ancienne mine de Pb (Zn) ; la minéralisation est encaissée dans une formation de brèches carbonatées contenant des géodes de calcite.
Lorsqu’elle est chauffée, au-delà de 730°C, la calcite se décarbonate pour donner la chaux vive CaO ; très avide d’eau, la chaux vive se transforme en Ca(OH)2, la chaux éteinte. Cette chaux fait prise à l’eau et peut donner un nouveau carbonate par réaction avec le gaz carbonique de l’air. Cette propriété est utilisée depuis l’Antiquité dans les mortiers à chaux. La calcite est donc utilisée dans la construction, mais aussi dans la verrerie, la métallurgie et en optique, pendant longtemps le prisme de Nicols (fait avec des cristaux de calcite) a été le seul filtre polariseur dont disposaient les physiciens.