Fluorine
En France, on l’appelle aujourd’hui indifféremment fluorine ou fluorite (CaF2). Le nom de la fluorine vient du latin « fluere » signifiant fondre, couler, d’où ses propriétés de fondant (qui abaisse le point de fusion de divers minerais).
L’échantillon présenté provient de l’ancienne mine de Fluorine du Burc (ou Burg) située près de Réalmont dans le Tarn. Ce gisement a été exploité durant 60 ans et a fourni 1 200 000 tonnes de spath fluor (terme commercial et industriel de la fluorine). Dans ce gisement, la fluorine se présente en filons formés lors du remplissage d’anciennes fractures par précipitation de la fluorine à partir d’un fluide hydrothermal chaud (T = 150-200°C).
La fluorine cristallise dans le système cubique et forme des cubes bleus (également vert, jaune, violet, incolore); la taille des cristaux dans ce gisement varie de 1mm à 50 cm. L’échantillon présenté montre des cubes de fluorine partiellement recouvert de calcite.
La couleur de la fluorine est due à des impuretés incluses dans le cristal lors de sa croissance naturelle et soumises ensuite à des rayonnements ionisants. C’est historiquement dans la fluorine de Valzergues (Aveyron) que ce phénomène a été analysé pour la première fois. En raison de ces couleurs vives qui font toute la beauté des spécimens, elle est parfois utilisée en ornementation (exemple des balustres des balcons du grand escalier de l’Opéra de Paris).
La fluorine devient plus ou moins fluorescente en mauve quand on la soumet à une irradiation ultraviolette ou cathodique, quelle que soit la couleur propre du minéral. Le phénomène de fluorescence tire d’ailleurs son nom de cette propriété de la fluorine. La fluorine est utilisée principalement dans deux grands secteurs industriels : dans l’industrie chimique, comme source de l’élément fluor que ce soit en chimie organique (plastiques, réfrigération, mousses isolantes, solvants) ou pour la fabrication de produits minéraux comme l’acide fluorhydrique et le fluorure d’aluminium) et dans la sidérurgie comme fondant.