Février 2017
Nodule phosphaté apatitique
Cet exemplaire est un nodule phosphaté apatitique (Ca5(PO4)3(OH,F,CI) qui provient de Cierp de Luchon (31) ; comme les autres nodules des Pyrénées, on le trouve dans les formations siliceuses de type lydienne ou jaspe du Dinantien (330 à 350 millions d’années). Ces nodules (de nodus, le nœud) sont très durs (car les cristaux d’apatite sont englobés dans une gangue de silice), de couleur noire (due à la présence de matière carbonée) et ressemblent à un boulet de charbon. Les phosphorites se formeraient au niveau des bassins sédimentaires, en relation avec des remontées d’eaux profondes (« upwellings ») froides et riches en nutriments favorisant le développement d’une faune planctonique, mais également à partir des ossements de vertébrés et des squelettes de divers micro-organismes. Toutefois, les nodules phosphatés à proprement parler se formeraient lors de la diagenèse des sédiments, le phosphore se combinant avec le Ca des boues carbonatées pour former l’apatite. Ils ont longtemps été confondus avec d’autres minéraux, et c’est pour cette raison qu’Abraham Werner leur a donné ce nom en 1786 : apatan en grec signifiant « tromper ».
Si ce minerai phosphaté était exploité autrefois, dans la région de Cierp (31) il l’a été pour la dernière fois lors de la deuxième guerre mondiale. Les minerais tout-venants extraits en galerie titraient de 6 à 10% P2O5. Ils étaient utilisés soit directement après broyage pour l’amendement des sols, soit dans la fabrication d’engrais phosphatés et dans la fabrication de l’acide phosphorique.